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L’éducation libertaire (Conférence)

Auteur : F. Domela Nieuwenhuis

éditions marée noire – http://infokiosques.net/maree_noire  

imprimé par nos soins

Nancy, Avril 2005

première publication : Les Temps Nouveaux, 1900

34 pages

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Cette brochure contient une introduction de Thierry Libertad, le texte de la conférence, une courte biographie et une bibliographie des textes publiés en français.

Le texte comporte des parallèles animaliers et des références botaniques pour décrire le développement de l’enfant, ce qui lui donne une tonalité essentialiste. La femme est décrite comme ménagère et mère sans questionnement, utilisée pour critiquer une décision de retirer du programme des écoles des filles l’apprentissage de l’hygiène. De même Rousseau est cité plusieurs fois, en particulier à la fin pour décrire les « devoirs » du père – qui « doit des hommes à son espèce ». Dans cette brochure la mère s’occupe du bébé et le père « engendre et nourrit des enfants » qui deviendront « des êtres doués d’une volonté propre, pleins d’initiative », etc. Bref, ille est nécessaire de repérer les blocs non embarassés de ces trucs. Mais le texte perd en crédibilité sur l’éducation libertaire.

Comme document historique il est intéressant puisqu’il cite des auteurs et des initiatives contemporrain-ne-s :

  •  école de Cempuis, fondée par Robin
  •  école des Roches, fondée par Edmond Demolins
  •  école de Yasnaïa Poliana, fondée par Tolstoï
  •  Roora
  •  Multatuli

Un passage sur la mentalité affichée des politiques de l’époque : « C’est le sinistre Thiers qui disait un jour : « Il n’y a que deux moyens de ramener le calme dans le pays et de détruire les idées dangereuses : c’est la guerre en dehors, ou bien la suppression des écoles primaires. » ». Nieuwenhuis voit dans cette position la raison de la transformation du maître d’école en fonctionnaire, et la transformation de l’école « en établissements de dressage, dans lesquels on fait de bons citoyens, qui obéissent aux gouvernements. »

Juste aprés, une liste des « vertus sociales » qu’il a repéré comme étant enseignées dans les écoles :

  • L’amour sacré de la patrie
  • La gloire de l’armée
  • l’obéissance aux lois
  • le respect de la propriété par les prolétaires qui ne possèdent rien, du droit et de la justice par ceux qui n’ont rien à défendre, de la liberté par ceux qui, esclaves, mourront demain
  • la satisfaction quand on a tout [au plus de quoi] vivre
  • la résignation quand on n’éprouve autre chose que des privations

Dans la bibliographie, il y a un texte qui a l’air fantastique en nos temps de 35h hebdomadaires : « En avant pour la journée de huit heures ! », Imprimerie Vve Monnon, Bruxelles, 1891. Et un autre qui doit être bien aussi puisqu’il a été écrit un an avant l’éjection des anarchistes de l’internationale socialiste : « Socialisme libertaire et socialisme autoritaire », Édition de la Société nouvelle, Paris, 1895, 66p.

La Commune d’Oaxaca – Chroniques et considérations

de Georges Lapierre, préface de Raoul Vaneigem

2008 – rue des cascades

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Pas grand chose à dire sur la préface de Vaneigem.

Ensuite Georges Lapierre présente dans un « avant-propos » les conditions et la manière dont ont été écrites ces « Chroniques et considérations », le cadre mexicain dans lequel la rébellion et l’insurrection de Oaxaca, du Chiapas, sont le résultat d’une très longue maturation. Et d’autres choses dont je ne me rappelle pas.

La première partie est ensuite constituée d’une présentation synthétique des thématiques de la « Commune de Oaxaca » : formation, comparaison avec la « Commune de Paris », évolution au cours du temps, organisation et questions de pouvoir. Cette partie est excellente !

La seconde partie est une republication des 21 chroniques que Georges Lapierre a publié sur internet [ cspcl ] depuis Oaxaca du 29 septembre 2006 au 16 janvier 2007. Il raconte les barricades, les luttes auxquelles il a participé, celles qui lui ont été rapportées. Il fait également des comptes-rendus des discussions et décisions prises dans l’Assemblée Populaires des Peuples de Oaxaca, dans des communes indiennes. Chaque chronique est pertinente et de savoir qu’elles ont été écrites alors que l’issue de l’insurrection était inconnue les rend particulièrement prenantes, angoissantes, jubilatoires et désespérantes.

Ensuite il y a des annexes : des documents issus directements des personnes et organisations en lutte, des textes sur les barricades, des analyses.

Pour finir, une chronologie.

C’est un excellent bouquin purée.