Archives de catégorie : Bouquin

Simone Weil – Suppression générale des partis politiques

« Presque partout – et même souvent pour des problèmes purement techniques – l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substituée à l’obligation de la pensée. C’est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s’est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques. »

 

Simone Weil, 1940 Note sur la suppression générale des partis politiques, 1re éd. 1950 ; Paris, Climats, 2006

Conatus

« On dira que la joie augmente notre puissance d’agir et que la tristesse la diminue. Et le conatus est l’effort pour éprouver de la joie, augmenter la puissance d’agir, imaginer et trouver ce qui est cause de joie, ce qui entretient et favorise cette cause ; et aussi effort pour écarter la tristesse, imaginer et trouver ce qui détruit la cause de tristesse. »

 

Gilles Deleuze, Spinoza, Philosophie pratique, Paris, Minuit, 1981 (p.139)

 

 

Neuromancien

de William Gibson

Relecture après plusieurs années. Pour une bonne part il m’a donné l’impression d’une découverte pure et simple tellement je ne m’en rappelais pas. Ce que j’avais retenu c’était la description de la GLACE  – Générateur de Logiciel Anti-intrusion par Contre-mesure Electronique – et l’immersion dans le réseau et les informations. Cette fois c’est plus le labyrinthe de la Villa Lumierrante, sa dynastie et les différents personnages et IA qui m’ont capté.

Je n’ai pas trouvé cette fois non plus le livre facile à lire, et alors que je continue avec Comte Zéro (et finirait probablement par Mona Lisa s’éclate) cette impression de difficulté persiste.

Batman & Dracula – pluie de sang

De Doug Moench (scénario) et Kelley Jones (dessin)

Avec la cape, les chauves-souris et les décors gothiques, le rapport de Batman avec Dracula et les vampires crève les yeux. Pourtant que je ne me rappelle pas y avoir déjà pensé. Quoique si, quand dans l’une des toutes premières scènes du Batman de Tim Burton les voleurs se racontent le mythe d’une chauve-souris gigantesque et buveuse de sang.

En exploitant ça sans faire de détail – à part la mention d’une tour Gaudi dans Gotham City – le comic pourrait être critiquable parce qu’il saccage un peu le sujet. Mais comme il comble un manque je me vois mal le blâmer !

Bref, c’est très agréable jusqu’à la fin, et les décors particulièrement gothiques ravivent la frustration générée par le Batman – The Dark Knight et son ambiance de téléfilm policier.

Someone Comes to Town, Someone Leaves Town

Cory Doctorow – Tor Books

http://craphound.com/someone/

Il est sous licence Creative Commons, et disponible gratuitement dans plus de vingt formats :

http://craphound.com/someone/download.php

C’est un roman fantastique où le héros est  le fils d’une montagne et d’une machine à laver. Il a aussi toute une série de frères aux différentes bizarreries. Ce roman parle aussi de technologie, Cory Doctorow est l’un des auteurs de boingboing.net et il s’agit de couvrir tout un quartier avec des points d’accès wi-fi pour apporter à tou-te-s un internet autonome, gratuit et anonyme.

Récup’, violence, sentiments, bizarrerie, anarchistes, le bouquin a tout pour plaire. C’est juste difficile d’entrer dedans, mais peut-être est-ce parce qu’il est en anglais. Ensuite c’est très prenant, excellent.

3 romans de Arto Paasilinna

Prisonniers du Paradis / La douce empoisonneuse / Petits suicides entre amis
folio

Dans le premier, ce qui m’a choqué c’était l’absence de profondeur des personnages et la complaisance de l’auteur. Les femmes qui sont insupportables, et le héro en bat une parce qu’elle l’a mis publiquement en situation inconfortable. Les héros qui ne veulent pas quitter l’île et sont pourchassés par les militaires qui viennent les sauver.

Dans le second les jeunes sont des meurtriers inquiétants de sauvagerie, l’empoisonneuse une veinarde telle que toute vraisemblance disparaît du récit et j’ai fini par lire le bouquin en diagonale, ce que je ne fais jamais.

Le troisième je l’ai lu en diagonale du début à la fin, je n’en avais plus rien à faire, et ça m’a paru encore une fois bien lourd avec une équipée de suicidant-e-s qui retrouvent goût à la vie en parcourant le monde. Bref, au dodo !

Guide pratique pour réussir sa carrière en entreprise

Avec tout le mépris et la cruauté que cette tâche requiert.

Antoine Darina – Zones

Ce qui est effrayant dans ce bouquin c’est qu’il semble avoir été écrit rageusement, avec un humour rare et surtout dur. Il est tentant d’essayer les méthodes proposées tellement elles sonnent juste. Et parfois on se retrouve en situation difficile. Bref, un bouquin éprouvant et morbide.

Feu au centre de rétention – Des sans-papiers témoignent

Éditions Libertalia – Collection Boulets Rouges

Le bouquin est un recueil de témoignages de sans-papiers enfermés dans le centre de rétention adminstrative [CRA] de Vincenne, recueillis principalement par téléphone, en continu pendant les mois qui ont précédé l’incendie et la destruction du CRA. Il raconte le quotidien insupportable de lutte dans le centre contre des conditions de détention dignes des prisons – ce qu’un CRA n’est théoriquement pas – et surtout pour la liberté.

Page de présentation sur le site de l’éditeur.

Une chambre à soi, de Virginia Woolf

Dans la foulée de « Vers le phare » de Virginia Woolf aussi. C’est un essai sur ce qui fait qu’il y a si peu de femmes auteures et ce qui fera qu’il y en aura davantage à l’avenir. Le bouquin est excellent et cruellement actuel lorsqu’il rapporte les discours réduisant les femmes à des inférieures aux hommes par nature. 

Dans la solution que propose Virginia Woolf pour que les femmes écrivent, il y a le besoin d’une rente de cinq cent livres par an. Et jamais elle ne discute de l’origine de cet argent, pourtant nécessairement obtenu de l’exploitation d’autres.